Ce dimanche ci aussi...

5 avril 20 ★

 

Chères et chers,

 

En ce dimanche de printemps intérieur, j'entends chanter l'oiseau du Musée à 20h et j'envoie ce courriel à 22…

C'est le Merle qui se moque de nous, j'en suis sûr, pendant que la bergeronnette se baigne dans la fontaine, et que le rougequeue en profite pour nous narguer.

Ces drôles d'oiseaux ont bien raison, tiens !

 

Bref, même si je pourrais vous parler des oiseaux pendant des heures, moi qui les connait si mal (parler de ce qu'on ne connait pas est un sport très répandu, je ne vois pas pourquoi j'y couperais…), je vous écris pour vous donner un peu des nouvelles des livres confinés, entre autres…

 

Bon.

Alors, si tu veux pas lire tout le bazar d'en dessous tu peux aller là, ici, clique ! Y a plein de nouveautés.

Ou descendre tout en bas de la lettre…
Ou lire en diagonale ?
Ou un mot sur 10 ?
 

Soyons clairs et transparents, dans cette "crise", La Palpitante, si tout va bien, ne risque pas trop, financièrement parlant (je t'essplique après) Moralement, c'est comme tout le monde : ça introspecte. (pardon ? Ah, pas tout le monde… oui, c'est vrai que les crises, malgré tout, ça ne concerne jamais tout le monde…)

 

Je me permet, d'ailleurs, d'envisager cette infolettre comme bavarde, me disant que au pire, vous trouveriez assez facilement le temps de la lire.

 

Ah ? Tu fais partie des tirailleuses et tirailleurs envoyés au front ? Soignante, soignant, petit personnel sacrifiable… et le temps, pour toi, c'est devenu précieux, enfin, ça l'a toujours été.

 

Tu sais que le (reste du petit) peuple de France, de Navarre et même dans le monde ailleurs, te soutient. Oui, c'est bon et doux, mais ça répare pas les années de libéralisme embrayées directement à la création du Conseil National de la Résistance… ben oui, un état social ça allait pas se faire sans que les vautours d'après collaboration, d'après guerre, d'avant, de tout temps, bref, sans que les parangons du chaos, du chacun pour soi et du marcher sur la tête… de l'autre ne se préoccupât de bien tout prévoir de détricoter, détruire, empêcher, et tout ces jolis verbes du même ordre (nouveau).

 

Ah, merde, ça y est, je diatribe, je révolutionne en confinement de salon…

 

Et, oui, je me rends compte que j'ai de la chance, je suis né où il fallait, j'ai mon parcours qui m'a sécurisé et je vis à la campagne…

 

On a parlé des gens en blouses blanches, bleues, roses, vertes…


On pourra évoquer l'armée de l'agriculture, ou plutôt de l'armée de l'agro-alimentaire et la guerilla de l'agriculture (foutus éléments de langage guerrier)

 

Mais, que dire des forçats des ordures, des commerces alimentaires, des infrastructures, et des livraisons, parfois souvent presque toujours stupides en ce moment. Une grande part de ces personnes qui travaillent encore actuellement, au delà des conditions sanitaires particulières, travaillent sous l'égide de chef.fes aux techniques de management cyniques, violentes et mortifères.

 

Et de toutes celles et ceux qui ne travaillent pas, n'ont plus ni pays, ni logement. De celles et ceux sans autonomie… Et des personnes, en immense, quasi-absolu majorité des femmes, enfermées avec des conjoints violents, psy ou phy, et des enfants qui subissent leurs parents, à divers degrés.

(les parents qui subissent leurs enfants insupportables, ça leur apprendra, ils en ont voulu, ils les ont eu, hin hin)

 

La belle société que nous avons là…


Et je continue à faire le philosophe confiné en salon emplit de livres…

 

Alors, bon… en fournir des livres.

Oui, c'est vrai, moi, ma vie tourne autour des livres, et parfois, ça me questionne salement, tout de même.

Alors, bon, tu vois, on s'est posé la question, on m'a posé la question, tu m'as posé la question de savoir si tu pouvais commander encore du livre auprès de La Palpitante. Dans un bel esprit d'échange : tu veux des livres et me soutenir.

 

Alors je te réponds trois choses :

 

1- le système du livre est à l'arrêt.

 

2 – J'y réfléchis, mais c'est pas une réflexion facile… on a encore un peu de temps devant nous… hélas.

 

3 – En tout cas, merci.

 

Vraiment, tu le sais déjà depuis un peu plus d'un an, que je suis vraiment touché par les remerciements, les retours que vous me faites tous sur le fait d'avoir craqué et ouvert une librairie dans le petit village de Mens.
Et grâce à vous (et à dieu… naaaaan, j'déconne, mais hier soir j'ai revu le Tout nouveau testament, si tu l'as pas vu et que t'as du temps… vazy) et bien, ça marche, ça prend, ça roule, ça tourne, la librairie est bientôt vraiment viable.

Moi, j'ai pas encore de salaire, mais justement, c'est aussi ce qui fait que c'est viable. Moi j'ai fourni le boulot, qui est le mien, de libraire, mais franchement, sans ton boulot (et tes sous, disons-le) de lectrice, de lecteur, de bibliothécaire, de documentaliste, ben, j'aurais l'air de quoi avec mes 4304 livres ??? (beeuh, j'ai pas encore enregistré TOUTE l'occasion, ça viendra…)

 

Pis, encore et toujours, je suis un privilégié : sans le soutien financier de ma (très chère) grand-mère (qu'elle soit bénie sur 3 générations – c'est la mienne) je serais – et c'est pas pire – au RSA ou dans le caca.

 

Donc, la palpitante, elle va survivre à cette « PAUSE », puisque c'est une association, et que pour l'instant, elle n'est pas fiscalisée… ce que je commençais à prévoir d'envisager de démarrer ça, là, là.

 

Ça sera peut-être un peu juste à la reprise, on va peut-être ralentir un peu les commandes, tout en jouant le jeu avec les éditeurs et éditrices qui l'ont joué. Pis on verra bien comment ça repart.

 

Alors, bon, toi, faudra aussi jouer le jeu de se servir dans le stock, d'oser découvrir des éditeurs, des livres, des auteurs et autrices qu'on ne connait pas, qu'on n'attend pas, mais qui sont là.

 

C'qu'est sûr, c'est que ce sera pas comme avant… Parce qu'en fait, je me questionnais déjà.

 

J'adore ce que je fais, c'est le seul métier exercé dans ma vie que j'ai toujours considéré comme mon métier. Le dessin, la BD, la cuisine, ne m'ont jamais tant passionné. (ou pas pareil…c'est vachement moins bavards comme métiers !!)

 

Mais voilà. Je questionne fortement la tenue d'un commerce de livres 8h par jour tous les jours dans notre petit village (même si, je te le dis, y a du boulot à faire…)

 

Tu sais quoi, depuis l'ouverture, je ne me suis jamais autant baladé que depuis que je n'y ai droit qu'une heure par jour !!
ah. ah. ah.
Trop drôle.
 

Je veux dire, qu'ai-je fait de l'admiration pour mon héros d'enfance : Gaston Lagaffe ???

 

Et toi, et nous, c'est quoi, alors, nos rapports à nos jobs ? (je maintiens que Gaston est LE modèle à suivre)

 

C'est quoi être utile, ne serait-ce qu'à soi-même…

 

Et c'est quoi DEMAIN ?

 

Je sais pas, peut-être on va reprendre (presque) comme avant, mais on pourra pas dire qu'on se sera pas posé la question. Surtout toi et moi, conconfinés.

 

Pour ce qui concerne la librairie, on verra bien ce qu'on fera, mais ce qui est certain, c'est que je vais avoir besoin de vous, de toi.

 

Voilà, voilà, voilà…

 

Bien.

 

Ah, sinon, avec des amies de la Palpitante, on a quand même fait pas mal de lectures, de quoi t'occuper quelques heures. Tu peux aller là, ici, clique !

 

Et voilà !

 

Bon, ben… à bientôt, pis prends bien soin.
 

Raphaël

 

(merde… ça fait trois pages de traitement de texte!!)
Petit jeu : trouves le nombre de fois que "Alors" ou "Alors, bon" est usé et remplace-le par autre chose (C'est ainsi, Subséquement, "rien"…)

 

 

 

 

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