Chères et chers.
Tout d'abord merci à toutes et tous pour les soutiens, vous êtes nombreuses à manifester votre envie de voir réouvir votre librairie, parce que, oui, c'est la votre aussi.
L'annonce de réfléchir à la réouverture des librairies, par M. Lemaire, ministre de l'économie marque surtout leur manque de courage politique pour interdire la vente de livres, notamment et en ce qui nous concerne, aux acteurs du net comme Amazon. Ce ne sont pas des libraires. Ni les hypermarchés.
Je ne suis d'accord que sur un point : Le livre, dans nos sociétés de l'écrit, est un besoin de première nécessité.
Mais au delà, et je vous invite à y réfléchir, je pense que ce que vous, nous toutes et tous y trouvons, c'est un lieu de première nécessité. La librairie est certes un commerce, mais avant tout, un lieu – nous en parlons entre nous, libraires, du bonheur que nous avons à faire vivre ces lieux, et de les vivre avec vous ! MERCI !
Alors,
Après mûre réflexion, je pense que la priorité doit être donnée à la relecture de vos livres préférés, et ce pour plusieurs raisons :
- Protéger votre libraire préféré des risques de contagion.
- Vous protéger d'un lieu aux risques de contagion marqués.
- Ne pas en acheter de nouveaux sur les plateformes du genre A.Zone.
- Arrêtons d'acheter quoi que ce soit sur A.Zone
- A.Zone ne paye pas ses impôts en France, détruit des emplois, maltraite ses employés, et TOUT le monde le sait.
- Faisons autre chose, écoutez Radio Dragon et ses émissions en réécoute, écoutez n'importe quelle émission de Radio de Qualité (ex : Concordance des temps sur France Culture), racontez vous des histoires, écrivez-en, repeignez le plafond, dessinez, apprenez à dessiner, cuisinez ou comme moi, rangez (enfin) votre chambre !!!
- mais surtout, ne faites pas prendre de risques supplémentaires aux livreurs, arrêtons les livraisons !!!!!!! et brisons la chaîne de contamination.
Voilà pour ma position.
Merci encore pour vos soutiens et présences… électroniques. (c'est pas une raison pour s'acheter un kindle surprise sur Azone… hein !)
Raphaël
ci après le dernier communiqué du Syndicat de la Librairie Française :
Publié le 19/03/2020 par Le SLF
Le Syndicat de la librairie française a diffusé hier un communiqué dans lequel il souligne l'hérésie sanitaire que représente la poursuite des livraisons et des ventes de livres sur les plates-formes internet et dans la grande distribution.
Dans le souci de protéger leurs clients, leurs salariés et les livreurs, les librairies ont, dans leur quasi totalité, suspendu tout service de retrait et de livraison et renoncé à une ouverture lorsque la vente d'autres produits comme la presse les y autorisait. Le coût économique pour notre profession sera considérable et nous avons tous hâte de rouvrir et de retrouver les lecteurs mais, aujourd'hui, la priorité sanitaire prime sur tout autre enjeu, y compris financier.
Le ministre de l'Economie a évoqué ce matin sur France inter, l'hypothèse d'une réouverture des librairies pour répondre à la concurrence d'Amazon. Bruno Lemaire a témoigné, là, de son attachement aux librairies et au livre. Sur le fond, nous le rejoignons totalement pour considérer la librairie comme un commerce de première nécessité et comptons sur son soutien afin qu'aucune librairie ne soit poussée à la fermeture par cette crise majeure.
Néanmoins, la profession des libraires ne souhaite pas répondre au risque sanitaire de la poursuite des livraisons de livres par Amazon par le risque supplémentaire qu'engendrerait une réouverture des librairies avec tous les contacts inévitables qu'elle entraînerait entre libraires et clients. A l'heure où l'on nous dit que le confinement des personnes n'est pas suffisamment respecté, une réouverture prématurée serait dangereuse.
Nous demandons que les conditions strictes imposées par le gouvernement, dont la limitation maximale des contacts, s'imposent également aux opérateurs qui continuent, comme si de rien n'était, de vendre et de livrer des produits définis comme « non indispensables » dans la période actuelle.
Cette position est celle du Syndicat de la librairie française mais également des associations de libraires, régionales ou de spécialité.
Durant cette période très éprouvante pour la population comme pour les entreprises, la solidarité ne doit pas souffrir d'exceptions. C'est une question d'équité mais c'est également le gage d'une sortie la plus rapide possible de cette crise.