Bonjour à toutes et tous.
Pffou. Déjà la mi juillet… et pas encore de lettre Palpitante…allez, un petit pavé pour pallier cela…
Au cas où vous ne seriez pas passées devant la vitrine d'exposition, avant de vous engouffrer au frais (vivent les vieux murs !) dans la librairie, sachez que jusque début septembre elle accueille une exposition de cartes de Caroline Evain, illustratrice cartographe… Vous pourrez retrouver sous différents formats des reproduction de ses magnifiques cartes du Trièves et d'une contrée imaginaire qui elle, restera à la librairie après l'expo…
Voilà, sinon, le mois de juillet reste calme pour la librairie.
Enfin, je veux dire que nous n'avons pas prévu d'événement particulier sinon que d'être là, et d'accueillir la masse des visiteurs et visiteuses vacancières en sus de nos habitué·es. Joie des congés payés !
Grand moment de la librairie puisque la France entière défile en nos rayons, et c'est aussi un temps à échanger avec nos concitoyen·es des autres départements, villes, villages et de leur poser la question : et chez vous ? C'est quoi la librairie ?
En quelques années on a pu s'entendre dire que dans tel ou tel village, oui, depuis 1, 2, 3 ans une librairie a fleuri.
Dans les villages.
Mais dans les petites et moyennes villes (3-20 000 hbs) on entend souvent dire que non, ou alors un cultura (Leclerc), une fnac (fédération nationale d'achat des cadres), ou une "librairie, mais…" ou une "maison de la presse, mais"…
Bref, pas un portrait toujours réjouissant du paysage de la librairie indépendante.
Dans les grandes villes, ce n'est pas toujours mieux. En 5 ans un grand nombre de librairies a ouvert en France, et beaucoup donc dans les villes et métropoles aussi, ce qui parfois a un effet pervers de concurrence sur les librairies historiques ou récentes (moins de 15 ans). Les charges en ville les accablent déjà bien (loyers notamment), même les très grosses historiques sont fragiles, et l'habitude internet a été prise par une masse critique de lecteurs et lectrices… De fait, nous entendons parler ici et là de plus en plus d'un climat morose, de difficultés financières voire de fermetures de nos adelphes libraires…
Un tas de facteurs et des conjonctures locales expliquent parfois les difficultés, mais globalement, c'est une période ardue pour beaucoup dans la corporation.
Des aides ont été mises en place, et des leviers existent : par ex., une mairie a le droit de subventionner annuellement une librairie en peine jusqu'à 20% de son chiffre d'affaire… c'est dire si on les aime nos librairies, dans ce pays qui en a le plus au monde… + de 3500 sur l'ensemble du territoire… mais, en fait, ce n'est pas énorme… moins de 10% des communes accueillent des librairies, sachant que bien évidemment, dans les métropoles, elles sont parfois par dizaines.
Et franchement, s'il y a bien quelque chose de terrible, c'est de voir une librairie fermer. On n'aime jamais voir un commerce fermer, mais une librairie, c'est un événement d'une tristesse accablante. Pour le village, le quartier, la ville, mais pour quelque chose de plus général, de plus global, ça touche à quelque chose de profond en nous, qui sommes de cette civilisation de l'écrit.
Que l'on soit d'une religion du livre ou profondément athée, le livre est un élément majeur de nos existences et sa persistance n'est pas que liée au travail de marketing des éditeurs et des éditrices. Chacune, chacun d'entre nous, d'entre vous qui lisez ces lignes vit intimement un rapport particulier au livre – sinon pourquoi s'inscrire à une lettre d'info d'une librairie, hmm ? La joie, l'accueil et le soutien qui sont donnés aux personnes qui ouvrent et font vivre une librairie, et je sais de quoi je parle, et je sais aussi comment le village a accueilli la Palpitante, et comment c'est encore présent en moi, sont bien des marqueurs de l'importance de tels lieux.
(…)
Ainsi, j'ai une pensée profondément troublée, émue, triste, pour nos consœurs Chloé et Cathy qui ont du fermer leur librairie de Monestier de Clermont ces derniers jours.
Souhaitons leur bonne chance, courage, force et envoyons leur plein d'amour, que la suite de leurs chemins soit doux.
(…)
On se retrouve en Août pour la suite du programme, et notamment de celui de Mens, Zut, Flûte, le off du off de la Palpitante du festival Mens Alors !
Portez vous bien,
merci encore d'être là, en nos rayons…
Raphaël,
pour l'équipe Palpitante, Léa, Lucy, et Mathilde – avec nous cet été.
Ps : tiens, des chiffres du SLF (syndicat de la librairie française) : clic.